Résumé rapide : Kadath l’inconnue est une cité mythique et onirique inventée par H. P. Lovecraft, située dans les Contrées du Rêve, où se mêlent mystère cosmique, divinités anciennes et quêtes métaphysiques au cœur de l’imaginaire fantastique.

Chaque nuit, vous rêvez d’une cité immense, figée dans la glace et le silence. Ses tours d’or s’élèvent vers un ciel sans soleil, et son nom murmuré vous hante au réveil : Kadath l’inconnue.
Dans l’univers de Lovecraft, cette cité des rêves est bien plus qu’un mirage onirique : c’est un lieu interdit, perdu au cœur des Contrées du Rêve, où se mêlent divinités anciennes et mystères cosmiques. Plongeons ensemble dans les secrets de Kadath, là où commence – et peut-être se termine – toute quête de vérité.
« J’avais rêvé d’une vaste cité grecque, ayant pour cadre des montagnes lointaines, mais je n’avais jamais entendu parler de Kadath… » – HP Lovecraft
Kadath l’inconnue, la cité mythique des Contrées du Rêve
Une cité perdue dans les Contrées du Rêve de Lovecraft

Kadath apparaît pour la première fois dans La Quête onirique de Kadath l’inconnue, une nouvelle écrite en 1926-1927 mais publiée à titre posthume en 1943.
Kadath est située, selon Lovecraft, « dans les régions glacées du Nord, au-delà des mers de nuages ». Cette cité mythique échappe aux lois classiques du temps et de l’espace, se manifestant uniquement dans l’esprit des rêveurs. Une atmosphère profondément énigmatique y règne : on y perçoit des lueurs étranges, des tours titanesques et des monts immobiles.
Cette cité des rêves se distingue par son existence strictement onirique, jamais tangible dans le monde réel. Le protagoniste de La Quête onirique de Kadath l’inconnue la perçoit comme le lieu d’un désir fondateur, celui de retrouver un symbole perdu de sa propre mémoire. Kadath devient un repère universel de l’inconscient collectif.
Le rôle de Kadath dans les Contrées du Rêve de Lovecraft
Au sein des Contrées du Rêve, Kadath joue un rôle central mais indirect : c’est le lieu où résident les Dieux Très Anciens, ces entités puissantes mais distantes qui règnent sur ce monde onirique. Kadath agit donc comme un centre de pouvoir spirituel ou de commandement divin, un lieu que même les rêveurs les plus expérimentés n’atteignent pas sans danger. Sa position géographique au nord, au-delà du Plateau de Leng (à découvrir ici), en fait également un point de repère dans la cartographie symbolique de l’univers onirique de Lovecraft.
Dans La Quête onirique de Kadath l’inconnue, la cité a été mystérieusement abandonnée par les dieux, ce qui déclenche l’errance de Randolph Carter. Sa fonction narrative est donc cruciale : elle sert de moteur à la quête, mais aussi de limite imposée à ceux qui veulent percer les secrets du rêve. Kadath devient ainsi l’incarnation d’un objectif interdit, mais irrésistible pour ceux qui cherchent à comprendre les forces supérieures.
Enfin, Kadath remplit une fonction de pivot mythologique : elle relie les différentes régions des Contrées du Rêve, mais surtout elle confirme que ce monde n’est pas simplement imaginaire. Par sa présence, Lovecraft donne un ancrage divin et structurant à un univers onirique qui obéit à des lois aussi rigoureuses, voire plus impitoyables, que celles du monde réel.
Kadath le lieu : entre architecture cyclopéenne et mysticisme
Les paysages et constructions de la cité des rêves

On imagine Kadath avec de gigantesques murailles de pierre blanche, bordées de tours imposantes, qui percent un ciel nocturne toujours étoilé. Les rues y sont larges, pavées, et semblent mener… vers nulle part. Ce contraste entre grandeur visuelle et absence de destination confère à la cité un sentiment d’errance perpétuelle.
Lorsqu’elle est évoquée dans La Quête onirique de Kadath l’inconnue, la ville apparaît tantôt comme un labyrinthe, tantôt comme un sommet intérieur : les falaises abruptes, les roches cyclopéennes, ou les ports vides donnent l’impression d’un monde prisonnier de son propre songe.
Kadath, les Dieux Très Anciens et le rôle de Nyarlathotep
La cité est sous l’emprise invisible de Dieux Très Anciens, maîtres du temps onirique. Parmi eux, Nyarlathotep, le messager des Grands Anciens, joue un rôle central : manipulateur, illusionniste, il détourne la quête des rêveurs vers des faux-semblants, renforçant l’aspect mystique et inquiétant de Kadath.
Sa présence renforce l’aura de surveillance cosmique qui règne sur Kadath : chaque pierre, chaque mur semble chargé d’une intention supérieure. Un lien s’établit ici avec notre article Nyarlathotep – Le messager des Grands Anciens, qui explore déjà cette figure énigmatique.
L’influence de Kadath l’inconnue dans la culture fantastique
Kadath et la postérité de la cité des rêves dans la littérature et le jeu vidéo

Kadath a inspiré de nombreux auteurs et créateurs : cités oniriques, labyrinthes de pierre, paysages cosmiques y font souvent référence. Dans la littérature contemporaine, on retrouve des clins d’œil à Kadath chez des écrivains comme Caitlín R. Kiernan ou China Miéville, qui exploitent cette esthétique rêve/réalité.
Dans le monde du jeu vidéo, Kadath fait partie et inspire de nombreux titres comme The Sinking City (Frogwares) et The Elder Scrolls V: Skyrim – Forgotten City, qui mêlent mystère et architecture onirique. Les joueurs sont immergés dans des environnements chargés de silence, de grandeur et d’énigmes, rendant hommage à l’atmosphère oppressante de la cité des rêves.
Pourquoi Kadath fascine encore aujourd’hui les passionnés de Lovecraft
La fascination pour Kadath provient de sa capacité à incarner l’ultime frontière de l’imaginaire. Elle synthétise plusieurs thématiques clés : la recherche du sens, la confrontation avec l’inconnu, et le frisson sacrément vertigineux de l’ineffable. Ce triple aspect en fait un objet de fascination : on y cherche des fragments de signification dans un monde qui n’en propose peut-être aucune.
C’est aussi cette part d’inaccomplissement qui rend Kadath attachante : on n’en ressort pas rassasié, mais animé d’un désir de compréhension plus grand.
Pour en découvrir plus au sujet de cette mystèrieuse ville imaginaire, lisez notre résumé de la nouvelle qui la met en scène : La Quête Onirique de Kadath L’inconnue.
Sources
- H. P. Lovecraft, La Quête onirique de Kadath l’inconnue, Weird Tales, 1927
- H. P. Lovecraft, Les Rêves dans la Maison de la Sorcière, pour le cadre des Contrées du Rêve