La cité engloutie de R’lyeh : origine, mystères et légendes autour de la demeure de Cthulhu

La cité engloutie de R’lyeh est une ville sous-marine fictive créée par H.P. Lovecraft dans L’Appel de Cthulhu (1928) : demeure de Cthulhu, aux géométries non euclidiennes, localisée dans le Pacifique Sud.

Vestiges immergés de la mystérieuse ville de R’lyeh baignés de lumière

Dans les abysses insondables du Pacifique, là où la lumière du soleil s’éteint et où règnent le silence et la pression des profondeurs, sommeillerait une cité oubliée de tous : la cité engloutie de R’lyeh. Création issue de l’esprit de H.P. Lovecraft, cette métropole cyclopéenne serait la demeure du plus terrible des Grands Anciens : Cthulhu. Ses tours tordues, ses angles impossibles et son architecture non-euclidienne défient l’entendement humain. R’lyeh ne serait pas simplement une cité sous-marine, mais une énigme cosmique, un rêve pétrifié où sommeille l’indicible.

Ce mythe, à la fois poétique et terrifiant, a traversé les décennies pour s’ancrer dans la culture populaire, nourrissant un imaginaire collectif fascinant et inépuisable.

L’origine de la cité de R’lyeh dans l’univers de H.P. Lovecraft

R’lyeh, création du mythe lovecraftien et apparition dans “L’Appel de Cthulhu”

Carte mythique de R’lyeh avec coordonnées marines

C’est dans la nouvelle L’Appel de Cthulhu, publiée en 1928 dans le magazine Weird Tales, que Lovecraft révèle pour la première fois R’lyeh, cité mythique située “dans les profondeurs de l’océan Pacifique Sud”. 

Dans la nouvelle, le journal de Johansen situe R’lyeh en S. 47° 9′, W. 126° 43′, au cœur du Pacifique Sud — coordonnées qui ancrent la légende dans une cartographie précise tout en préservant son mystère. 

Cette cité est décrite comme le tombeau de Cthulhu, le dieu monstrueux endormi “dans sa demeure de pierre, dans la cité de R’lyeh, sous les vagues”.
Lovecraft y évoque une civilisation si ancienne que même les dieux l’auraient oubliée, une structure perdue où “les angles n’étaient pas des angles, et où la géométrie semblait appartenir à un autre monde”.
À travers ce récit, l’écrivain de Providence forge un mythe puissant : celui d’une cité engloutie, gardienne d’un secret cosmique, pivot du mythe de Cthulhu.

Lovecraft ne crée pas seulement un lieu imaginaire, il fonde une cosmogonie horrifique. R’lyeh devient un symbole de l’insignifiance humaine face aux forces primordiales de l’univers. Par son écriture, il donne corps à un cauchemar métaphysique où la peur de l’inconnu devient palpable.

Une cité au-delà du temps et de la raison : symbolisme et inspirations de R’lyeh

Représentation de Cthulhu trônant dans une salle antique immergée

Le nom “R’lyeh” lui-même sonne comme un murmure venu d’ailleurs. Il est imprononçable, conçu pour être étranger à la langue humaine. Lovecraft s’est inspiré des récits de civilisations perdues, telles que l’Atlantide ou Mu, mais il y ajoute une dimension cosmique et onirique.
R’lyeh représente la frontière entre la réalité et le rêve, entre le conscient et l’inconscient. Elle incarne ce que Freud aurait appelé “le retour du refoulé” : la manifestation du chaos primitif dans le monde des hommes.

Dans cette cité, tout échappe à la logique. Les murs “semblent faits d’une pierre verte visqueuse”, les structures défient la gravité, et la géométrie devient folle. Cette géométrie non-euclidienne évoque un monde où les lois de la nature sont abolies, un espace où la raison humaine se brise. R’lyeh, c’est la folie matérialisée.

Les secrets de la cité engloutie de R’lyeh et la prison de Cthulhu

Une architecture impossible : description de la cité sous-marine selon Lovecraft

Escaliers et arches impossibles dans les profondeurs de R’lyeh

Lovecraft décrit R’lyeh comme une cité sous-marine à l’architecture cyclopéenne, aux dimensions inhumaines. Les blocs de pierre semblent suinter une “humidité séculaire”, les angles s’opposent à toute logique, et chaque surface évoque un vertige spatial.
Cette architecture impossible est l’un des éléments les plus marquants du mythe : elle traduit la dissonance entre la perception humaine et la réalité cosmique.
Les explorateurs du récit de Lovecraft, en approchant R’lyeh après le soulèvement de la mer, sombrent peu à peu dans la folie face aux anomalies géométriques de la structure.

L’auteur dépeint la cité engloutie non comme un simple décor, mais comme une présence vivante, une entité en sommeil. Les formes semblent bouger, respirer, comme si R’lyeh elle-même partageait le sommeil de Cthulhu.

Cthulhu, le Grand Ancien endormi dans R’lyeh

Au cœur de R’lyeh repose Cthulhu, “endormi dans sa demeure sous les flots”, attendant le jour où “les étoiles seront propices” pour se réveiller. Cette créature titanesque, mi-poulpe mi-dragon, est la plus célèbre des entités du mythe lovecraftien.
Cthulhu n’est pas simplement un monstre : il est la manifestation du cosmos indifférent, de la petitesse de l’homme face à l’infini. Son sommeil éternel dans R’lyeh symbolise la menace latente du retour de l’incompréhensible.

Lovecraft écrit :

“Dans sa demeure de R’lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant.”

Cette phrase, devenue emblématique, incarne tout l’univers de Lovecraft : un monde où les dieux ne sont pas bienveillants, mais monstrueux, et où les rêves peuvent réveiller les cauchemars les plus anciens.

Pour en découvrir davantage sur la plus célèbre des créatures de HP Lovecraft nos vous invitons à consulter notre article : Qui est Cthulhu ? Le Grand Ancien devenu icône de la Pop Culture.

R’lyeh dans la culture populaire : de Lovecraft à la pop culture moderne

Les représentations de R’lyeh dans le cinéma, les jeux vidéo et la littérature contemporaine

Une cité noire s’élève au bord des flots sous une éclipse lunaire inquiétante

Depuis la mort de Lovecraft, R’lyeh a inspiré des générations d’artistes. Le cinéma, la littérature et les jeux vidéo ont repris cette cité mythique comme symbole de l’horreur cosmique.
Le film The Call of Cthulhu (2005) met en scène la résurgence de R’lyeh et l’éveil de Cthulhu dans une esthétique de film muet fidèle à la nouvelle.

D’autres œuvres — du cinéma (The Mist, 2007) aux jeux vidéo (Bloodborne, Eternal Darkness) — n’évoquent pas R’lyeh directement, mais prolongent l’influence lovecraftienne (horreur cosmique, insignifiance humaine, entités indicibles) qui a rendu la cité engloutie de R’lyeh iconique.

Dans la littérature contemporaine, R’lyeh devient un archétype : celui de la cité perdue où le réel se fissure. Des auteurs comme Neil Gaiman ou China Miéville s’en sont inspirés pour bâtir leurs propres mythologies, témoignant de l’immense influence du mythe de Cthulhu dans la culture moderne.

Pourquoi la cité engloutie de R’lyeh fascine toujours autant aujourd’hui ?

Plus d’un siècle après sa création, R’lyeh continue de hanter l’imaginaire collectif. Cette fascination vient de son mystère, de son caractère indéfinissable. R’lyeh n’est pas simplement un lieu fictif, c’est une métaphore de l’inconnu, une représentation poétique du chaos originel.
Elle incarne la peur universelle de ce qui dort sous la surface, la crainte ancestrale que le passé, ou quelque chose de plus ancien encore, se réveille.

Dans un monde moderne où la science prétend tout expliquer, R’lyeh rappelle que certaines choses doivent rester cachées. C’est cette tension entre le connu et l’incompréhensible qui rend la cité engloutie éternellement captivante. Comme l’écrivait Lovecraft :

“La chose la plus miséricordieuse en ce monde, c’est l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il contient.”

R’lyeh, c’est précisément cela : la synthèse de tout ce que l’esprit humain redoute de comprendre.

Conclusion : le mystère éternel de la cité engloutie de R’lyeh

Vue sombre de la cité engloutie de R’lyeh dans l’univers de Lovecraft

La cité engloutie de R’lyeh demeure l’un des symboles les plus puissants de l’œuvre de Lovecraft : un lieu de mystère, de peur et de fascination sans égale.
Sous ses dômes submergés et ses architectures impossibles, c’est toute la philosophie lovecraftienne qui prend forme : celle d’un univers indifférent, peuplé de puissances anciennes qui se moquent de l’humanité.
R’lyeh n’est pas seulement la prison de Cthulhu, c’est un miroir de nos propres abîmes — un rappel que, dans l’immensité cosmique, la raison humaine n’est qu’une fragile lueur.

Aujourd’hui encore, chaque mention de R’lyeh réveille un écho d’angoisse et de fascination. Que ce soit dans les jeux, la littérature ou les films, la cité sous-marine continue de hanter nos imaginaires, preuve que le rêve de Lovecraft — ou son cauchemar — n’a jamais cessé de vivre.
Et peut-être, au fond des mers, quelque chose attend…

“N’est pas mort ce qui à jamais dort,
Et dans les temps étranges, même la mort peut mourir.”H.P. Lovecraft

R’lyeh est loin d’être le seul endroit mystérieux et inquiétant du mythe de Lovecraft, pour continuer votre plongée dans ce monde terrible, découvrez les lieux les plus emblématiques imaginés par le maître de Providence

Peut-être entendrez-vous des rires étranges lorsque vous vous promènerez aux abords de la vieille cité d’Arkham…